La France, le Rwanda et le génocide des Tutsi (1990-1994)

jeudi 25 avril 2024 07:40:56

Sylvie Humbert, Professeure des universités catholiques et membre du C3RD, achève ainsi avec les autres membres de la commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi, la mission qui leur a été confiée il y a maintenant deux ans.

Le 26 mars dernier, la Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi (1990-1994) a remis au Président de la République sont rapport.

Sylvie Humbert, Professeure des universités catholiques et membre du C3RD, achève ainsi avec les autres membres de la commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi, la mission qui leur a été confiée il y a maintenant deux ans.

La création, le 15 avril 2019, de la Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi (1990-1994) et le Rapport qui est attendu de ses travaux découlent d’une question vertigineuse qui s’impose à tous.
Lorsqu’en octobre 1990, la France s’engage au Rwanda, elle affiche l’ambition d’œuvrer à la démocratisation du pays, conformément aux orientations dessinées par le Président Mitterrand au sommet africain de La Baule. Elle favorise ensuite la conclusion d’accords de paix entre le gouvernement rwandais et le Front patriotique rwandais (FPR). Ces bjectifs se concrétisent, le 4 août 1993, par la signature des accords d’Arusha en vertu desquels les casques bleus de l’ONU prennent le relais de la présence militaire française. Quelques mois plus tard, pourtant, le 7 avril 1994, le Rwanda bascule dans un génocide. Les Tutsi de ce pays sont exterminés, ainsi que les Hutu démocrates, ce qui conduit à la disparition de près d’un million de personnes. Cette catastrophe projette sur le continent africain le fait génocidaire.

Comment expliquer deux événements si contradictoires ? Doit-on considérer que l’engagement de la France au Rwanda puisse être l’une des causes du génocide ? Le retour, sous mandat des Nations unies, de la France au Rwanda avec l’opération Turquoise de juin-août 1994 qui vise à « l’arrêt des massacres », change-t-il la nature de l’engagement français ? Quelles réponses les sources archivistiques françaises apportent-elles à ces interrogations ?