Recherche nouvellement lancée: Violence, identité et immigration irrégulière. Approche compréhensive de l’identité et du vécu du sujet en exil
lundi 02 décembre 2024 08:53:06Ce projet analyse des liens entre violence et identité à travers le discours de personnes en situation d’exil, en examinant les trois grandes étapes du processus migratoire. Ces étapes incluent l’enracinement initial et les causes de la motivation au départ, le parcours de l’exil avec les expériences de violence, et l’installation dans le pays d’accueil confronté aux formes de violence telles que la pauvreté, la marginalisation sociale et le déracinement culturel.
Les concepts de violence et d’identité sont définis dans les domaines du droit, de la psychologie et des sciences sociales, tandis que la notion d’exil est abordée à travers des définitions juridiques, sociologiques et symboliques. La recherche est structurée en fonction de ces trois temps, reflétant une approche criminologique pour comprendre les processus de déviance et de délinquance liés à l’exil.
Le projet de recherche est une initiative conjointe de l’école de Criminologie Critique Européenne de Lille, de l’UFR de criminologie de l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan, et du Laboratoire d’Études en Prévention de la Délinquance et de la Victimologie (LEPDV). Il vise à explorer les motivations et le désistement à l’exil en lien avec les croyances religieuses, les pensées magiques et les croyances à la sorcellerie en Afrique.
Sont co-porteurs de ce projet : L’UFR de criminologie de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan (Côte d’Ivoire), la Faculté de psychologie de l’université de Yaoundé (Cameroun), la Faculté de médecine de l’Université de Dakar (Sénégal), et l’École de criminologie de l’Université catholique de Louvain (Belgique).
Ce projet est co-financé par l’Université d’Abidjan et l’Université catholique de Lille.
Synthèse du projet:
Nous proposons ici d’analyser les liens de sens entre violence et identité au travers le discours de personnes en situation d’exil, en fonction du vécu successif des trois grandes étapes du processus migratoire : l’enracinement initial et les causes problématiques de la motivation au départ, le parcours de l’exil comme tel et l’expérience des violences subies ou agies durant ce trajet, l’installation dans le pays d’accueil et la confrontation aux formes de violence que constituent la pauvreté matérielle, la marginalisation sociale, le déracinement culturel.
La définition des concepts fondamentaux de violence et d’identité sera ici déclinée dans les champs épistémologiques du droit, de la psychologie et des sciences sociales. De même, la notion d’exil nécessitera de faire référence à des définitions tant juridiques que sociologiques et symboliques dès lors qu’elle sera au centre d’un débat pluridisciplinaire visant la compréhension phénoménologique du discours individuel.
Le découpage de la recherche en fonction des trois temps précités de l’exil correspond ainsi à la dimension fondamentalement criminologique de cette démarche scientifique, non seulement en regard d’une nécessaire interdisciplinarité, mais aussi parce qu’il fait écho à une démarche d’analyse séquentielle et chronologique des processus de déviance et de délinquance, tant en psycho-criminologie qu’en socio-criminologie.
La phase initiale de ce projet de recherche scientifique est une initiative conjointe de l’école de Criminologie Critique Européenne de Lille (ECCE), et de l’UFR de criminologie de l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan (UFHB, RCI), et du Laboratoire d’Études en Prévention de la Délinquance et de la Victimologie (LEPDV). Elle vise à instaurer la première étape et les fondements d’une recherche sur les motivations et le désistement à l’exil en lien avec les croyances religieuses, les pensées magiques et les croyances à la sorcellerie, en particulier en Afrique.
Pour les enseignants-chercheurs et collaborateurs de l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan (RCI), l’UFR Criminologie en particulier à travers le Laboratoire d’Études en Prévention de la Délinquance et de la Victimologie (LEPDV) la réalisation de ce projet de recherche est une réponse adéquate aux enjeux suivants :
- Identifier des causes profondes du phénomène de l’exil en lien avec les croyances à la sorcellerie
- Analyser des relations entre les facteurs qui expliquent les violences en rapport avec l’immigration irrégulière et les croyances magiques.
- Etudier la relation entre le vécu de la stigmatisation et la construction de l’identité sociale des adolescent (e)s en situation d’immigration irrégulière.
Ce premier temps de la recherche portera donc sur la représentation de ce qui fait violence au cœur des motifs de l’exil, tant en leur matérialité qu’en termes de projet individuel, dans le contexte des relations à une situation culturelle et sociale. Elle donnera lieu à la passation de questionnaires et d’entretiens individuels, tant en Côte d’Ivoire auprès de candidats au départ, qu’auprès de personnes en situation d’exil en France, à titre de comparaison. Les observations ainsi recueillies seront mises en perspective des législations nationales en vigueur de part et d’autre, afin de dégager là aussi les points de conflictualité ou de tension éventuels. Cette étape de la recherche supposera une analyse à la fois objective et subjective reposant, d’une part, sur une comparaison des législations applicables et, d’autre part, sur l’expérience d’une violence commise ou subie par le sujet.
Dans la perspective de ce qui précède, ce premier temps de la recherche sera complété par une autre étape constitutive de la première phase de la recherche relative à l’antériorité de l’exil. Cette étape visera en effet principalement l’éclaircissement de la notion de violence subie et/ou agie, au regard plus spécifiquement du vécu intérieur, en ses dimensions psychologiques et psychiatriques. On interrogera donc de la sorte les relations de sens possibles entre désir d’exil et santé mentale, entre motivation à l’exil et souffrance psychique. A cette fin, une convention de partenariat de recherche sera établie avec la faculté de psychologie de l’université de Yaoundé (Cameroun) et avec l’hôpital psychiatrique FANN et la faculté de médecine de l’université de Dakar (Sénégal), avec lesquels nous avons établis des liens.
Les deuxième et troisième temps de la recherche donneront lieu à des compléments de ce projet impliquant une nouvelle modélisation des méthodes en regard des précisions apportées dans la définition des objectifs.
Hypothèse générale : Nous posons l’hypothèse que le vécu de l’immigration irrégulière est en liens de sens réciproques avec des transformations identitaires sous l’effet de violences vécues ou perçues.
Phase 1 : Les motivations et le désistement à l’émigration irrégulière en lien avec les croyances religieuses, les pensées et pratiques magiques et les croyances ou recours à la sorcellerie en Côte d’Ivoire
Première hypothèse particulière : Nous posons l’hypothèse que les croyances religieuses, les pensées et pratiques magiques et les croyances ou recours à la sorcellerie influencent les motivations ou le désistement à l’émigration irrégulière.
A. Champs d’investigation.
Hypothèse spécifique 1 : les situations matérielles, culturelles et sociales exercent une influence sur la perception de la violence par le sujet
Hypothèse spécifique 2 : les croyances et les pratiques magiques influencent la perception du vécu de la violence
Hypothèse spécifique 3 : Les traits de personnalités et les modelés d’identification d’analyse sous-jacents sont explicatifs des traits de fragilité et vulnérabilité tant psychiques que sociales.
Hypothèse spécifique 4 : la méconnaissance du droit national et international applicable à l’émigration favorise la motivation à l’émigration irrégulière.
Hypothèse spécifique 5 : les croyances religieuses et pratiques magiques jouent un rôle quant à la nature des démarches projetées, entamées ou abandonnées en vue d’une émigration irrégulière.
Agenda 2024: Ã venir
Article sur la « La Voix du Nord »
Rencontre international et pluridisciplinaire pour mieux connaître la criminologie le 22 et 23 Septembre 2023 à l’Université de Lille (campus Pont-de-Bois de Villeneuve-d’Ascq) et l’Université catholique de Lille.