« Les technologies numériques émergentes au service de l’intérêt général »

  • Colloque
  • 29 octobre 2025
  • 09h-18h

RS Amphi 31
Ces dernières années, les technologies numériques ont connu une évolution rapide et profonde, bouleversant les pratiques dans de nombreux secteurs : santé, éducation, agriculture, finance, environnement, gouvernance, etc.

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Les technologies numériques désignent l’ensemble des outils, systèmes et dispositifs fondé sur le traitement automatisé de l’information sous forme binaire. En droit, bien que le terme ne soit pas strictement défini, il est mobilisé dans des textes comme la loi pour une République numérique (Loi n° 2016-1321 du 7 octobre 2016) ou la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle. Elles incluent l’intelligence artificielle, les algorithmes décisionnels, la blockchain ou encore les objets connectés qui promettent des solutions innovantes à des problèmes complexes.

Pourtant, cette puissance technologique croissante suscite des interrogations éthiques, juridiques et sociales majeures. Les usages potentiellement détournés, les risques de discrimination, de surveillance ou de fracture numérique rappellent que le progrès technologique ne va pas toujours de pair avec l’intérêt général.

L’intérêt général désigne les finalités collectives reconnues comme légitimes par une société : il vise à promouvoir le bien‑être commun, la cohésion sociale, la protection des droits fondamentaux et la sauvegarde des biens communs. Notion évolutive et contextuelle, elle traverse diverses branches du droit. Comme le souligne le Professeur Philippe-Henri Dutheil : « Il n’existe pas de définition légale de l’intérêt général. Toutefois, on s’accorde à reconnaître que relève de l’intérêt général tout ce qui est utile à la collectivité des citoyens, prise dans son ensemble, à un moment donné. Cette notion est donc évolutive et englobe des domaines très divers. » (DUTHEIL, Philippe-Henri et BARRE, Anne. Droit des associations et fondations. Juris éd.-Dalloz, 2016. point 63-45).

Pour autant, l’usage des technologies émergentes ne saurait être appréhendé de manière univoque : leur déploiement s’inscrit dans des logiques économiques, politiques et sociales parfois divergentes, voire contradictoires avec les idéaux d’éthique, de justice et de démocratie. D’un côté, le discours public, souvent empreint de techno-solutionnisme, valorise l’innovation comme levier de transformation positive au service de l’intérêt général. De l’autre, la réalité des pratiques révèle des usages orientés par des intérêts sectoriels, commerciaux ou stratégiques, qu’ils soient privés ou institutionnels. Cette tension entre finalités collectives affichées et logiques d’acteurs spécifiques — qu’ils soient start-up, multinationales, administrations ou institutions internationales — questionne la sincérité et l’effectivité des promesses technologiques.

En somme, l’aspiration à une technologie « socialement utile » se heurte à la fragmentation des intérêts, aux asymétries de pouvoir et aux limites des régulations existantes.

Dans quelle mesure les technologies émergentes peuvent-elles réellement contribuer à l’intérêt général, au regard des tensions entre les idéaux éthiques et démocratiques qui les entourent et la réalité des usages, des stratégies et des logiques d’acteurs qui les façonnent ?

Ce colloque a pour objectif de réunir doctorants et chercheurs de différentes disciplines afin de réfléchir collectivement à l’utilité sociale des technologies émergentes. L’enjeu est d’interroger leur capacité à produire des effets bénéfiques pour la société dans son ensemble — dans une perspective de justice, d’inclusion et de durabilité.

Les communications pourront porter, entre autres, sur l’impact des technologies sur l’accès aux soins, les transformations de l’enseignement, les politiques publiques, les modèles économiques, ou encore la transition écologique. L’ambition est d’encourager une réflexion critique et constructive sur le rôle des innovations technologiques dans la promotion de l’intérêt général.

Les sujets peuvent inclure, mais sans s’y limiter, l’impact de l’IA, des algorithmes ou encore des technologies comme la blockchain sur les soins et l’accès aux soins, l’éducation, le secteur privé et public, la protection de l’environnement et bien plus encore.



29 octobre 2025 : « Les technologies numériques émergentes au service de l’intérêt général »

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